Vu que ça va faire 9 ans que j’habite dans ce super magnifique pays des extrème , le Brésil, je peux tirer un bilan de la conduite au Brésil et je peux aussi écrire un mode d’emploi, ou plutôt un manuel de survie quand on est au volant au Brésil. C’est plutôt positif.
Le bilan : 9 ans au Brésil Zéro accident Zéro arrestation, 3 blitz (barrage de police), une bonne dizaine d’infractions la plupart pour excès de vitesse et 2 grillage de feu rouge.
Conduite au Brésil mode d’emploi.
Validation du permis de conduire.
Une des premières choses à faire en arrivant au Brésil, c’est de valider le permis de conduire étranger (permis français par exemple) pour obtenir un permis brésilien. On devra renouveler régulièrement avec des périodes qui varient selon l’âge. Pour moi c’est tous les 5 ans. On a tout intérêt à faire la démarche le plus tôt possible car au bout d’un an, ce n’est plus possible, il faudra passer le permis brésilien comme un brésilien normal. La validation est assez cool, il faut passer un test psychologique, une visite médicale et remplir des papiers (pas beaucoup plus qu’en France, mais il semble qu’il m’ait fallu que je traduise mon permis par un traducteur assermenté).
Pour ceux qui viennent au Brésil en vacances, il est préférable d’avoir un permis de conduire international.
Adaptation
Pour conduire au Brésil, il faut tout d’abord un temps d’adaptation de quelques mois, voir quelques années. Ayant conduit dans différents pays du monde, j’avais déjà une certaine expérience de conduite dangereuse, mais chaque pays possède un code de conduite qui n’est écrit dans aucun manuel, alors, il faut apprendre sur le tas.
Les précautions
- Prendre une assurance tout risque. (3000 real par an pour une grosse voiture type Dodge Journey) et 1500 reals (pour un kia picanto) .
- Rouler à 10 km/h en dessous des vitesses limites (pas en ville quand même). Je savoure ce point, car des fois, j’ai 10 voitures derrière moi qui klaxonnent. C’est un peu ma revanche de Français ronchon. Il faut savoir que souvent il faut deviner les panneaux de fin d’interdiction, car ils sont inexistants.
- Rouler derrière un bus, ça peut servir de bouclier et en plus ça fait économiser du Carburant.
- Respecter les distances entre les véhicules, vous verrez un nombre incroyable de voiture qui vont vous doubler et se mettre carrément devant vous, il faut alors ralentir pour se retrouver avec une bonne distance.
- Regarder très souvent dans les 3 retroviseurs, c’est la clé. Les motos double à droite, dans les bouchons, c’est pire.
- Eviter de rouler la nuit, quel que soit la route.
- Bien sûr respecter le code de la route qui est à peu près le même qu’en France.
- Mettre la ceinture ! Acheter des voitures avec plein d’Airbag, c’est mieux.
- Rouler avec les phares allumés, même le jour. Personne ne le fait, mais moi je le fais.
- Quand on vous fait des appels de phares parce que vous n’allez pas assez vite, aidez la voiture à vous doubler pour ne plus être embêté et surtout pour qu’elle ne vous rentre pas dedans, si vous freinez d’un seul coup. L’espace devant la voiture et tout aussi important que l’espace derrière la voiture.
- On dit que certains flics acceptent des pourboires, mais je ne m’y risquerais vraiment pas. De toutes façons les amendes ne sont pas très chères, mais attention, ici aussi les permis sont à points.
Constatations
- Avec un peu d’expérience, on sait anticiper ce que vont faire les conducteurs notamment le clignotant ce n’est pas leur fort.
- Regarder la plaque d’immatriculation, il y a certaines villes où les conducteurs sont vraiment mauvais.
Les lombadas c’est un problème, mais après 1 ou 2 ans, ça rentre dans le gène du conducteur et on se prend rarement un lombada plein pot. - Respecter scrupuleusement les limites de vitesse.
- Une rue en sens interdit ne veut pas dire que vous n’allez pas vous trouver nez à nez avec une moto ou une voiture.
- Ne pensez pas que vous allez éduquer les Brésiliens pour leur conduite. Donc pas de doigt du milieu, pas d’insultes, juste profil bas et il faut demander pardon avec un grand sourire (c’est universel). C’est plus vite dit que fait, parfois on a vraiment envie de gueuler un bon coup. Dans ma tête je me dis » pode ultrapassar, contina atrasado »
- Beaucoup de brésiliens mettent un autocollant derrière leur voiture du style « dans les mains de dieu » ou encore « Jésus est mon guide »… ces gens là doivent penser que ça les protège des accidents. Ces gens là sont totalement inconscients !
Les dangers
- Les vélos ne respectent absolument pas le code de la route. Même si on ne craint pas beaucoup pour sa vie avec les cyclistes, si on en tue un, je pense que ça va nous pourrir la vie.
- Les motos , très nombreuses sont aussi problématiques. Tout comme sur le périphérique à paris, il faut toujours laissez de l’espace pour les motos. Heureusement, ils aiment Klaxonner.
- Ici pas de contrôle technique (sauf quand on vend la voiture) alors, on voit de véritables voitures en ruine qui roulent tranquillement sans phares, sans feu stop. Heureusement on se rend compte rapidement quand on a affaire avec une ruine.
- Tout est permis, à partir du moment où l’on ne se fait pas arrêter par la police. Donc tout est permis.
- L’alcool est vraiment un fléau et le samedi soir, il faut vraiment se méfier. En tant qu’ancien proprio de parking (à côté d’une boîte de nuit) j’ai vu des gens quitter le parking dans un état plus que pitoyable.
- La vitesse, bien sûr. Tout comme l’alcool, ça existe un peu partout dans le monde.
- Certaines fois, on se prend un nid de poule, ça peut faire mal oui. C’est pour cela, que je ne roule pas la nuit. (enfin j’évite).
Quelques trucs à savoir
- L’usage du clignotant est rare. Souvent on met le clignotant après avoir freiné. J’ai vu toutes les variantes de l’usage du clignotant comme celle de mettre son clignotant droit pour tourner à gauche….
- Quand on tourne à gauche, on fait une petite embardée à droite pour prendre le virage (c’est le côté Formule 1 du Brésilien).
- Beaucoup de voitures ont des feux arrières défectueux, c’est bon à savoir.
- Mettre son clignotant ne vous rend pas prioritaire.
- Comme dans tous les pays, il existe une sphère virtuelle autour de la voiture. Exemple au liban cette sphère est très limitée, ici au Brésil, on peut forcer le passage car souvent le brésilien à trop peur d’érafler ça voiture qu’il a payé à crédit sur 5 ans. On peut donc tirer avantage de se fait.
- Faire l’usage du Klaxon à volonté, appel de phare aussi, mais attention, il se peut qu’ensuite on vous fasse une petite queue de poisson pour vous embêter.
- Quand vous vous garez, ne le faites en poussant la voiture avec votre pare-choc, c’est très mal vu.
- Ne pas perdre de vue que tout conducteur pourrait être armé et vous tirer une balle dans la tête.
- Si vous avez les moyens, achetez vous une voiture avec boîte automatique, car avec les dos d’âne, on n’arrête pas de rétrograder et d’ accélérer, la boîte automatique est un confort. De plus pour les démarrages au feu vert, on peut griller pratiquement toutes les autres voitures. Il y a d’autres avantages avec le boîte automatique, comme celle de bien coller un véhicule dans les bouchons afin que personne ne puisse se faufiler devant vous.
- Le brésilien considère sa voiture comme un patrimoine, il l’a bichonne! Donc il va virer au rouge, si on égratigne sa voiture : c’est le grand paradoxe.
- Le brésilien qui est très courtois en général se transforme souvent en imbécile quand il est au volant.
Conclusion
Il est vrai que conduite au sud du Brésil est différente de celle du nord. Il est vrai que la conduite dans ma petite ville balnéaire n’a rien à voir avec São Paulo. En termes de statistiques, quand je vais conduire mes enfants à l’école le matin, je compte en moyenne 10 infractions du code de la route pour 3 kilomètres de route, c’est un chiffre assez élevé à mon goût.
Les brésiliens conduisent moins bien que les Français qui eux conduisent moins bien que les Anglais. Mais les libanais conduisent moins bien que les brésiliens, et les égyptiens moins bien que les libanais…. Bref, en attendant la Google Car, la grande majorité des peuples conduit mal et loin de moi l’intention de vouloir blesser les brésiliens quand je parle de leur conduite. D’ailleurs ici, on m’appelle la limace quand je conduis.
Finalement, ce que je viens d’écrire, c’est juste un code de conduite universel qui doit s’appliquer dans tous les pays du monde.
Ne perdons pas de vue, que le Brésil est le premier au monde en termes d’homicide au volant